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S'y trouver, mais au sens le plus figuré qui soit
La montagne…
Je crois, assez simplement, que j’aime m’y trouver.
Et probablement le mot est-il ici particulièrement
judicieux. Je m’y sens bien. Je sais parfaitement qu’elle peut se montrer
menaçante et pourtant elle me rassure. Elle peut se faire épuisante, elle
m’apaise; se montrer exigeante, je m’adapte à ses caprices.
Un peu comme tout le monde certainement, je prends la mesure de ma “petite personne“.
Je me sens tout petit, mais pas sous le seul angle physique
car, tandis qu’elle révèle (sinon réveille) ce qui en moi cède à la léthargie
d’une vie sédentarisée et citadine, elle pousse aux retrouvailles de sentiments
simples et nobles, comme ceux qui animaient nos jeux et nos rêves d’enfant.
Elle me replonge dans ces jours heureux où des actes d’absolue
bravoure le disputaient aux moments de rêverie qu’ils irriguaient !
Or cela fait maintenant quelques années qu’un carnet de dessins accompagne mes pérégrinations. Il ne justifie pas le but d’une sortie, pourtant il est devenu l’un de ces objets qui, s’ils manquent au paquetage, pèsent lourdement par leur absence (un peu comme l’imperméable oublié ou la gourde restée vide). J’y collecte une multitude de dessins travaillés à même le paysage. Prélèvements qui n’ont guère d’autre but que de matérialiser un peu du bonheur des retrouvailles décrites plus haut. Il s’en est fallu des dessins (il s’en est fallu des carnets) avant d’oser le geste simplissime consistant à utiliser l’un de ceux-ci pour en faire une peinture.
EM/ 2008 Extrait d’un commentaire paru dans le magazine Mountain Report